LE CHENE DE LA VIERGE ET LA DAME BLANCHE

Publié le 1 Août 2018

 

 

Livre ouvert de nos coutumes et de nos croyances d'autrefois, les légendes sont attachées à des êtres, des objets ou des lieux : animaux, menhirs, dolmens, pierres tremblantes, ronds de sorcières, chapelles, arbres. C'est le monde des druides, des enchanteurs, des fées, des chevaliers, des amants tourmentés, des animaux et des arbres qui ont un langage.

Tout comme les contes, elles ont un enracinement dans le terreau régional et font partie de son patrimoine et de sa culture.

Les savants disent le pourquoi des choses quand ils peuvent l'expliquer. Les historiens souvent sceptiques et critiques envers les légendes disent ce qu'ils savent du passé. Les légendes expliquent et racontent tout ce que nous comprenons mal.

Elles ne naissent pas du néant et peuvent parfois rejoindre l'histoire.

Nous avons besoin de cette mythologie comme une sorte de thérapie qui nous permet de nous situer dans le temps présent.

 

 

C'est cette vieille carte postale montrant l'équipage Champchevrier qui a résolu l'énigme. la maison en arrière plan du chêne existe toujo urs. par contre la forêt a repris ses droits et la route est maintenant goudronnée

 

 

Le Chêne de la vierge.

 

J'avais appris que dans l'immense forêt de la famille de Bueil et de Louise de la Lavallière, pays de grandes chasses où passe le fantôme du comte Thibault, aux abords des vaux du Loir, il y eut un chêne gigantesque, vieux de plusieurs siècles.

Sans doute avait-il vu passer sous ses énormes branches les troupes du sieur Jehan d'Alluye revenant de croisade avec les fragments de la croix du Christ ou Louis XI venant rendre visite au château de Vaujours tout proche, à sa sœur, Jeanne, épouse d'Antoine de Bueil, fille naturelle de Charles VII et d'Agnès Sorel.

 

Une vieille légende rapporte que des hommes réfugiés sous son feuillage pendant un violent orage auraient été préservés des foudres du ciel alors qu'une énorme boule de feu avait frappé l'arbre majestueux.

Il n'en fallut pas moins pour qu'en remerciement de cette protection divine, on plaça dans la déchirure ligneuse, une statue de la madone qui disparut dans l'écorce avec le temps.

L'arbre devint ainsi « Le chêne de la vierge ».

Le feuillu séculaire mesurait 8 mètres de circonférence à hauteur d'homme et 11 au ras du sol.

Il s'est couché de sa belle mort en 1926 et donna 90 stères de bois.

 

C'est à ce moment que l'histoire rejoint la légende.

En raison de sa dégradation du fait de son grand âge et des souffrances endurées, de gros frelons avaient trouvé dans son fût malade, un lieu idéal pour installer leur essaim.

Un garde forestier garnit le trou de paille et y mit le feu. Quelques jours plus tard, venant constater les résultats de son entreprise, il trouva dans les cendres un ou deux kilos de plomb fondu.

Le doute n'était plus permis. Il s'agissait bien du « chêne de la vierge ».

 

Les quelques personnes rencontrées qui avaient entendu parler de ce chêne étaient dans l'impossibilité de me déterminer l'endroit exact où il se trouvait.

J'ai fouillé et c'est une vieille carte postale qui a résolu l'énigme. Il trônait à quelques centaines de mètres de l'auberge du « Val Fleuri » autrefois le « Val Joyeux ».

Les lieux ont beaucoup changé. Le chemin de terre est devenu route goudronnée mais la maison que l'on aperçoit derrière le vieil arbre sur la carte postale est toujours là avec sa grille fixée sur un petit pilier de tuffeau. Dans la forêt, d'autres chênes ont pris la place.

Au loin entre les branches on aperçoit les ruines romantiques du château de Vaujours.

 

 

 

 

La Dame Blanche

 

Il est dit, qu'autrefois, on voyait par les nuits de brume s'élevant de l'étang qui entoure le vieux château, des fées vêtues de blanc qui se dirigeaient vers le grand menhir du vallon des Dames et qui dansaient autour de lui une ronde magique.

Pendant la croisade, les trois filles du baron d'Alluye tombèrent amoureuses de trois jeunes pages. A son retour de Terre sainte, furieux, le seigneur aurait fait pendre les jeunes hommes. Les trois filles vinrent détacher du gibet les corps de leurs amants, les emmenèrent jusqu'à l'étang et se laissèrent sombrer avec eux. Ce sont elles qui les nuits de brume errent dans le vallon des Dames.

Ainsi est née la légende de la Dame Blanche qui pénètre parfois dans les maisons et se lamente.

 

 

Les ruines du château de Vaujours

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Yves de Saint Jean

Publié dans #patrimoine

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