COCCINELLE - UN TALISMAN

Publié le 20 Mai 2019

Gouache Yves de Saint Jean

 

Le jour où le Grand Maître de la création entreprit de créer l'Univers, il décida dans sa grande lucidité de donner des couleurs différentes à tous les êtres vivants mais aussi à la terre, l'eau ou les nuages. Ainsi les plantes, les herbes, les légumes, les feuilles, les arbres seraient verts. L'écorce des arbres et certaines vaches reçurent le marron. Il peignit le ciel et l'eau en bleu, le coucher de soleil en jaune et oranger comme les blés et les avoines. Pour la neige et les nuages il prit du blanc sur sa palette et du rose pour les fleurs. Enfin, il réserva le rouge aux fruits, fraises, groseilles, pommes ou cerises...

A cet instant son pinceau lui échappa et une goutte de peinture tomba sur un petit insecte qui passait par là.

 

« Flûte ! se dit-il, si je laisse cette pauvre bête dans cet état, un merle ou une mésange en feront, c'est certain, leur déjeuner. »

Il prit alors un peu de peinture noire avec un tout petit pinceau et dessina quelques minuscules points noirs sur le dos du malheureux insecte qu'il appela coccinelle car le Maître parlant latin « coccinus » veut dire écarlate.

 

 

Des siècles plus tard, une foule immense est amassée sur la place de grève. Elle est venue assister à l'exécution d'un jeune apprenti soupçonné d'avoir assassiné son maître. Malgré ses vives protestations, il avait été condamné à avoir la tête tranchée.

Lorsque le bourreau leva sa hache, il aperçut, posée sur le cou du jeune homme, une petite coccinelle.

Il posa sa hache et enleva délicatement la petite bestiole. Il leva de nouveau sa hache mais Ô surprise, la coccinelle avait repris sa place sur le cou de l'apprenti. Il insista mais l'insecte était encore plus obstiné à tel point que le roi Robert II dit Robert le Pieux (972 - 1031) qui assistait à l'exécution, perçut à ce moment une intervention divine et décida, sur le champ, de gracier le jeune homme.

Quelques jours plus tard, le vrai meurtrier était arrêté.

 

 

Cette histoire fit grand bruit. Dans les villes et les campagnes on ne parlait que de la « bête à bon Dieu » et que l'écraser serait désormais un sacrilège puni de l'enfer.

Dès lors la petite coccinelle fut considérée comme un porte bonheur et qu'à ce titre, elle devait être protégée.

Avec le temps elle est devenue un messager divin. Elle prédit le temps car si elle ne s'envole pas de votre main, c'est qu'il va pleuvoir dans les jours à venir.

C'est un talisman ! En comptant les points noirs sur son dos d'un rouge écarlate, on saura le nombre d'années de bonheur à venir.

 

Au jardin, elle est l'ami du jardinier. Elle l'aide en mangeant les pucerons.

 

Rédigé par Yves de Saint Jean

Publié dans #Potager de Saint Jean

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