NOEL ! DES DESSERTS SANS FRONTIERES

Publié le 22 Décembre 2019

 

 

 

Tableau final d'un bon repas, le dessert est aussi une récompense puisque dans la hiérarchie des punitions enfantines plus d'un gamin s'est résigné à la sagesse pour ne pas se voir privé d'une tarte aux fraises ou d'une crème renversée.

A Noël si la gastronomie atteint des niveaux d'excellence, les desserts ne sont pas en reste sur les rives des Vaux-du-Loir comme ailleurs.

 

 

Aux temps anciens païens, on fêtait à la fin de décembre le solstice d'hiver, cette nuit la plus longue qui annonçait la remontée des jours. En 2019 celui-ci est fixé avec précision le 22 décembre à 4 heures 19 minutes et 25 secondes.

Puis, les chrétiens célébrant la naissance du Christ Jésus de Nazareth firent du 25 décembre la fête religieuse pleine de douceur, de paix et de joie.

Si ces deux traditions n'ont pas la même origine, elles désignent quasiment la même chose : l'espoir en des jours meilleurs.

 

Ainsi dans chaque pays d'un bout à l'autre du globe chaque peuple s'est imaginé, construit, forgé des traditions, des chants, des rites, des mets, des menus et surtout des desserts pour célébrer « la bonne nouvelle ».

 

 

 

 

C'est aux plaisirs sucrés que j'ai souhaité consacrer un de ces derniers billets de fin d'année.

 

Vous connaissez tous en France la bûche de Noël aux marrons et les treize desserts de Provence mais, me suis-je dit, pourquoi ne pas quitter nos rives des Vaux-du-Loir et partir ailleurs, au-delà de nos frontières, en Allemagne, en Pologne, en Belgique, en Italie, en Suède, au Portugal où chacun associe à sa façon et pour le plus grand plaisir toutes sortes d'ingrédients aux goûts et parfums les plus fins et subtils : vanille, raisins secs de Smyrne, Corinthe, écorce de citron et d'orange, cannelle, amandes, cerises confites, liqueur de Kirsch, riz, chocolat fondant, pruneaux et figues sèches... Que sais-je encore ?

 

 

Si en Italie la pasta se doit d'être de toutes les fêtes, pour les fêtes, les petites pâtes cuites dans un bouillon les « copelletti in brodo » précèdent les agapes qui seront pour les Milanais un dindon farci ou un agneau rôti pour les Romains.

Mais du Nord au Sud, le repas ne saurait se terminer sans la tradition nationale : « le Pannetonne », délicieuse brioche moelleuse aux fruits confits.

 

 

 

En Allemagne, c'est à la Saint-Nicolas, le 4 décembre, que revient l'honneur d'ouvrir les festivités.

On prépare, dans une grande excitation toutes sortes de gâteaux secs et de pains d'épices aux formes variées qui ne seront dégustés que le 24 en famille accompagnés d'une tasse de café.

Les deux jours qui suivent font honneur à l'oie rôtie au chou rouge et se terminent par le « Stollen de Dresde » aux raisins secs de malaga, Smyrne ou Corinthe ou par les biscuits aux noisettes broyées les « Spritzgebaek » ou encore au célèbre et fameux mélange de chocolat, chantilly et cerise : « Le Forêt Noire ».

 

 

En Suède, c'est une charmante suédoise qui apporte aux enfants, le 13 décembre, des gâteaux au safran et aux raisins secs. Sainte Lucie, c'est son nom, est aussi célèbre que le père Noël qui, comme ailleurs, n'apparaît que le 25 décembre. Le festin débute en général par un « Glogg » sorte de grog chaud fait d'un mélange de vin rouge, vin blanc sucré et vermouth doux additionné de clous de girofle, cardamome, aquavit, cannelle et sucre en morceaux.

Le repas se termine par un « Riz Grynsgrot » délicieux entremet à base de riz lait, amandes émincées, vanille, griottes et cherry. On y glisse une grosse amande et la tradition dit que celui ou celle qui la trouve se mariera dans l'année.

Au Danemark le même dessert s'appelle le « Risalamande » accompagné d'une sauce aux cerises appelée kirsebaersov. Il vient conclure le festin marqué par les « flaeskesteg » les harengs marinés et le rôti de porc avec sa couenne croustillante chaperonnée de « rugbrod », pommes de terre caramélisées, de chou et de betteraves.

 

En Pologne, Noël est avant tout une fête religieuse. Le repas familial du 24 sera donc frugal fait d'un potage, de poisson au four et de chou blanc cuit longtemps avec des pois cassés et des champignons et d'une compote de fruits à la cannelle pour terminer. Le lendemain dans la maison illuminée, la famille se réunit et termine le repas par le gâteau aux graines de pavot, miel, raisins secs trempés dans le thé fort « le Mazurek » ou la salade de fruits secs le « Wigiligny Kompotz » mélange de pruneaux, figues sèches et abricots secs cuits dans de l'eau pendant cinq minutes avec du sucre, de la cannelle et le jus d'un citron que l'on laisse mariner au frais pendant quelques heures avant de servir.

 

En Belgique on déguste la brioche de Noël « Le Cougnon» appelé aussi en Wallonie et dans le nord de la France « Cougnoles », ou « Cougnou ».

 

Au Portugal, on sert pendant toute la période de Noël le « Bolo rei », gâteau des rois en forme de couronne, composé de fruits secs et confits. Autrefois, les portugais servaient cette pâtisserie le 6 janvier, date à laquelle les trois mages auraient rendu visite à l'enfant Jésus.

 

 

 

 

Pour terminer ce rapide tour des desserts traditionnels de Noël partons en Corse où l'on sert la « Tourte au Broccio » et en Alsace pour déguster le « Birewecke » ou pain de Noël à base de poires séchées, pruneaux secs, cerneaux de noix, noisettes, cédrat confit, clou de girofle, kirsch et citron râpé et les « Schwowebretele », biscuits à la poudre d'amandes, écorces d'oranges confites, citron et pincée de cannelle.

 

Opulence, chaleur, bonne humeur, simplicité, raffinement, couleurs, verve et décontraction, tous ces desserts traditionnels sont à déguster sans culpabilité car à Noël, la gourmandise est un péché pardonné.

 

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon appétit, à toutes et tous de belles fêtes.

La liste de tous ces plats de traditions peut être beaucoup plus longue.

N'hésitez pas à les mentionner.

 

De tout cœur !!!!!!

 

Yves

 

Dessin réalisé dans un salon à Jonzac par un ami caricaturiste et dessinateur de presse portugais

Rédigé par Yves de Saint Jean

Publié dans #patrimoine

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