OVNIS ET CLOCHES DE PÂQUES
Publié le 27 Avril 2025
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Dans l'ouvrage « Histoires fantastiques », co-écrit avec le journaliste Louis Pauwels et publié en 1983, Guy Breton rapporte que selon la tradition populaire : « du Jeudi saint au Samedi saint, les cloches quittent leurs clochers, s’envolent et vont à Rome... »
C’est au 8e siècle que l’Église interdit de sonner les cloches pendant les trois jours précédant la fête de la Résurrection. Mais, a-t-on déjà vu des cloches volées dans le ciel ?
Jamais !
A moins que...
On peut alors se demander quels phénomènes étranges, bizarres ont pu amener nos ancêtres, paroissiens et braves gens, à imaginer une telle fable.
Et pourtant, ne souriez pas, écrit Guy Breton. Sachant que les légendes tirent presque toujours leur origine de faits réels, il nous transporte alors vers une chronique du 6e siècle qui est, peut-être, le début d’une explication.
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Cette chronique a pour auteur le moine Grégoire de Tours, célèbre historien du début du Haut Moyen Âge, reconnu pour avoir rapporté tous les faits importants de son époque dans son « Histoire des Francs ». Ainsi, écrit-il en 584 : « il parut dans le ciel des rayons brillants de lumière qui semblaient se choquer et se croiser les uns les autres ; après quoi, ils se séparaient et s’évanouissaient ». L’année suivante, il note : « Au mois de septembre, certains ont vu des signes, c’est-à-dire de ces rayons ou coupoles qu’on a coutume de voir et qui semblent courir avec rapidité dans le ciel. »
Deux ans plus tard, le moine écrit encore : « Nous vîmes pendant deux nuits de suite, au milieu du ciel, une espèce de nuage fort lumineux qui avait la forme d’un capuchon. »
Une coupole, un capuchon, voilà des objets qui ressemblent beaucoup à une cloche. Dès lors, ne peut-on penser que ces apparitions mystérieuses, observées par les contemporains de Grégoire de Tours, sont à l’origine de la fable populaire ?
Mais qu’étaient donc ces engins extraordinaires qui circulaient dans l’atmosphère ? Leur description ressemble étrangement à celle de nos modernes ovnis dont certains ont, très exactement, la forme d’une coupole, d’un capuchon, en un mot, d’une cloche...
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Le 2 octobre 1954, un témoin a vu un de ces objets au-dessus de Quinay-Voisin, près de Melun : « L’engin, dit-il, est passé dans le ciel à vive allure. Il venait du nord et avait la forme d’une coupole... Il ne faisait aucun bruit et brillait comme de l’aluminium... En quelques secondes, il s’immobilisa au-dessus d’un bois. Je le vis alors se balancer un long moment ; puis il repartit à une vitesse stupéfiante et disparut. »
Le 24 juin 1962, vers 15 heures, un garagiste qui faisait une course aux environs de Nice voit soudain quelque chose de lumineux dans le ciel. Il raconte : « J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une boule. Puis lorsque la chose s’est approchée, j’ai vu qu’elle avait la forme d’un bol renversé. Cette chose tourna au-dessus de la colline, comme si elle cherchait à atterrir. Puis elle lança des éclairs et s’éleva verticalement à une grande vitesse. Alors je la perdis de vue. »
Troisième témoignage, plus précieux encore : le 19 juin 1971, un ancien officier américain roulait sur une route Georgienne lorsqu’il aperçut au-dessus d’un bois un énorme objet scintillant glissant sous les nuages. « Cet objet, dit-il, avait la forme d’un casque allemand ou d’une cloche. Il était assez haut, mais je pense que son diamètre pouvait être égal à l’envergure d’un Boeing. Intrigué, je stoppai et arrêtai mon moteur. L’objet continuait d’avancer lentement sans faire de bruit. Puis il se mit à tourner autour d’un point qui me sembla être un petit lac situé non loin de l’endroit où je me trouvais. Pendant qu’il faisait cette ronde, des lueurs rouges apparurent sur ses parois, comme si des hublots s’allumaient. Puis tout s’éteignit et l’objet démarra brusquement et disparut dans les nuages. »
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Que conclure ? S’interroge Guy Breton. Que les hommes du 6e siècle ont peut-être reçu la visite d’un engin comparable à ces Ovnis qui se promènent dans notre ciel et dont les journaux nous rapportent périodiquement les étranges évolutions ? Dans ce cas, les « cloches de Pâques » seraient entrées dans nos traditions à cause d’un objet en forme de coupole qui venait peut-être d’un autre monde et qui avait émerveillé les hommes de l’an 584...
Après ce rapprochement plus qu’inattendu entre les cloches de Pâques et les Ovnis, Guy Breton, précise qu’il ne s’agit là que d’une hypothèse soumise aux folkloristes et rien de plus. Il pose la question de savoir si dans les légendes ou les contes populaires, il est question de cloches qui volent. Très souvent, affirme-t-il. Les cloches ont d’ailleurs, dans tous les folklores du monde, un caractère magique. Elles sont des objets à part, presque des êtres vivants puisqu’elles sont baptisées. On leur prête aussi d’étranges facultés : elles se mettent en branle toutes seules pour annoncer une catastrophe, elles chassent les orages, elles arrêtent la grêle. Dans certains contes, on les décrit brillantes ou rougeoyantes, volant dans le ciel au-dessus des champs ou des villages à des vitesses fantastiques Dans d’autres, elles s’arrêtent quelques instants en un point de l’espace avant de repartir tel l’éclair, ce qui est, d’après les témoins cités par les journaux, une des caractéristiques de nos modernes Ovnis.
Y a-t-il d’autres exemples d’apparition d’objets célestes non identifiés au Moyen Âge ? Les chroniques en fourmillent. On parle de boules mystérieuses, de boucliers volants, de lances de feu, bref, d’objets dont la description, encore une fois, correspond à ce que nous lisons aujourd’hui dans la presse. Grégoire de Tours écrit en 590 : « Pendant cette année, une lueur si éclatante brilla au cours de la nuit qu’on pouvait croire que c’était midi ; on vit également des globes de feu parcourir souvent le ciel pendant le temps de la nuit et illuminer le monde. »
De son côté, le chroniqueur Matthieu Paris (1206-1259), moine bénédictin anglais, historien, cartographe, enlumineur et sculpteur écrit dans son « Historia Anglorum », au sujet d’un phénomène qui eut lieu au crépuscule du 24 juillet 1239 : « Alors que les étoiles ne s’étaient pas encore allumées et tandis que le ciel était fort clair, serein et brillant, une grande étoile apparut comme une torche. Elle s’éleva du sud et monta dans le ciel en émettant une très grande clarté. Quand elle fut haut dans le ciel, elle tourna vers le nord, lentement, comme si elle désirait occuper une position dans le ciel. Mais quand elle fut environ au milieu du firmament, dans notre hémisphère boréal, elle laissa derrière elle de la fumée et des étincelles. Cela avait la forme d’une grande tête, la partie frontale était étincelante et la partie arrière émettait de la fumée et des éclairs... »
Dans l’année 1290, on trouve dans les chroniques de William de Newburgh (1136-1198), chanoine de saint Augustin, au nombre des historiens anglais du Moyen Âge, on peut lire ce texte : « Comme l’abbé Henry, prieur de l’abbaye de Byland, en Angleterre, s’apprêtait à lire le Benedicite, Joannès, l’un des frères, vint annoncer qu’un prodige se montrait au-dehors. Tous sortirent alors et voici qu’une grande chose argentée et ronde comme un disque vola lentement au-dessus d’eux, provoquant la plus vive terreur... »
Trente ans plus tard, Robert de Reading, qui était bénédictin à Saint-Pierre de Westminster, note dans sa chronique qu’en 1322, « aux premières heures de la nuit du 4 novembre un pilier de feu de la grandeur d’un petit bateau, de couleur pâle, a été vu dans le ciel au-dessus d’Uxbridge (Middlesex) ; il s’éleva au sud, traversa le ciel d’un mouvement lent et majestueux et partit vers le nord. À l’avant du pilier, une vive flamme rouge brûlait en lançant de grands rayons de lumière. Sa vitesse augmenta et il disparut dans l’espace... Plusieurs témoins virent comme une collision et on entendit comme le fracas d’un effrayant combat. »
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Des phénomènes de ce genre sont signalés dans toute l’Europe. En Sicile, des frères mineurs de Raguse assistent, le 8 janvier 1388, au passage de plusieurs objets « très lumineux et alignés » au-dessus de leur couvent. La « Cronica Albertina » indique qu’en 1394, « le deuxième jour du mois de septembre, à la deuxième heure de la nuit, apparut à des hommes qui étaient sur la place publique de Forli et à d’autres, dans d’autres endroits assemblés, un grand « asud » qui traversa très lentement le ciel et qui se tint dans l’espace le temps de deux Pater Noster, et qui était grand en longueur d’un pas, et qui, à sa disparition, les hommes qui étaient sur la place le rapportèrent, envoyait une odeur de bois qui brûle, et nous avons entendu d’autres gens qui assuraient que ledit « asud » en feu parcourait l’air à la façon qui lui est propre, mais après il resta immobile pendant un peu de temps dans l’espace, et après ce temps il disparut peu à peu en laissant à sa place comme un nuage, et les restes de vapeurs avaient pris la forme de serpents, chose assez admirable. »
Guy Breton, parle également d’un texte trouvé dans les « Mémoires d’un bourgeois d’Arras » écrit par Jacques Duclerq, conseiller de Philippe le Bon : « La nuit de la Toussaint 1461, on aperçut dans le ciel une chose ardente, comme un barreau de fer bien long et bien gros comme la moitié de la lune. Pendant un quart d’heure, on y voyait bien clair. Et voici que, tout à coup, cette chose étrange se tortille et remonte aux cieux. Chacun en resta médusé. »
Comme on peut le constater, conclut Guy Breton, le ciel du Moyen Âge est sillonné d’objets volants non identifiés...On peut alors facilement imaginer que ces apparitions mystérieuses aient donné naissance à d’autres mythes. Ce qui explique peut-être pourquoi, lorsque l’Église eut interdit les carillons pour trois jours, paroissiens et braves gens trouvèrent tout naturel de dire à leur entourage que les cloches qui avaient la forme de certains de ces objets circulant dans le ciel s’étaient envolées. Et comme on ne pouvait les imaginer mieux qu’auprès du pape, on ajouta qu’elles étaient parties pour Rome...
Etonnant non ?
Bonne semaine à toutes et tous !
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