PISCATORY - CELEBRE CATONICIEN*

Publié le 29 Octobre 2023

Chenu aquarelle Yves de Saint Jean

 

Le personnage dont je vais vous raconter l'histoire, presque romanesque, a eu son heure de célébrité dans une bonne partie d'un 19ème siècle agité.

Il a participé, de 1824 à 1826, à la guerre de l'indépendance de la Grèce où il représenta la France comme ministre plénipotentiaire de 1843 à 1846, mission au cours de laquelle il contribua à la création de l'Ecole Française d'Athènes.

Il a été mêlé de fort près à la politique française sous Louis Philippe. Il fut député de Chinon, maire de Château-la-Vallière, conseiller général. Il s'est opposé au coup d'Etat du 2 décembre 1852 de Louis Napoléon. Il fut incarcéré puis assigné à résidence dans son manoir de Chérigny à deux pas de mon village de Chenu où résident toujours ses descendants.

Il défraya la chronique mondaine de 1826 à 1831 par sa liaison avec la duchesse de Dino, nièce de Talleyrand.

Ce personnage dont la notoriété, à l'époque, a largement dépassé les limites de notre département et de la France est Théobald Piscatory.

 

 

Théobald Piscatory jeune homme

 

 

 

Tout auréolé de ses récents succès grecs, le jeune Théobald Piscatory est devenu la coqueluche de personnages hauts placés. Parmi eux de Broglie et Villemain, futurs ministres de Louis Philippe mais aussi l'épouse du général Foy, le colonel Fabvier, défenseur de l'Acropole, l'amiral de Rigny et bien d'autres, libéraux pour la plupart et opposants au régime de Charles X et bien entendu de Talleyrand.

C'est à Paris ou au château de Valençay, propriété du prince de Bénévent que Théobald croise à l'été 1826 le regard de Dorothée de Courlande faite duchesse de Dino par son oncle et prince de Bénévent Charles Maurice de Talleyrand-Périgord.
Dorothée est jeune et jolie. Elle a comme sa mère et ses sœurs beaucoup de tempérament ;

« elle ne fut jamais sans amant » dit-on.

Théobald a 27 ans, Dorothée 33 et le prince...72.

On devine la suite.

 

 

Dorothée de Courlande Duchesse de Dino

 

 

Les deux jeunes gens vont vivre une passion ardente et le 12 septembre 1827, au retour d'une cure dans les Pyrénées, Dorothée accouche d'une petite Antonine Pilague Dorothée Sabine inscrite sur le registre d'Etat Civil comme étant la fille de Théobald Arcambal Piscatory et de mère « non nommée ». A 18 ans, cette jeune fille épousera à Chenu, le 5 avril 1845, un certain Jean Mary Octave Auvity, receveur particulier des finances.

Mais les amours vont tourner court. Théobald se croyant toujours l'amant préféré se bat en duel contre le journaliste Henri de Latouche du Figaro pour défendre l'honneur de sa bien aimée.

Prosper Mérimée va rapporter l'événement en termes amusants mais forts peu galants dans une lettre à Stendhal. Dorothée goûta peu cette publicité. Elle dût le faire comprendre à Théobald qui s'inclina.

Dorothée aura sept enfants, un de Théobald, trois de son mari et trois de ses amants.

 

 

Talleyrand

 

 

Théobald Archambald Émile Piscatory

 

Sa date de naissance est presque une énigme. Des délibérations du conseil municipal de Château-la-Vallière stipulent qu'il est né à Paris le 30 septembre 1799 « fils de François Hyacinthe Arcambal, employé au bureau de la guerre et de Thérèse Rosalie Pélagie Deshayes et comme adopté le 16 Germinal an VIII ( 6 avril 1800) par le citoyen Antoine Pierre Piscatory, citoyen français » et frère du général-vicomte Achille Victor Fortuné Piscatory de Vaufreland, dont il porta dès lors le nom.

Depuis, cette date d'adoption du 6 avril 1800 a été donnée, à tort, comme jour de sa naissance.

Dans l'acte de décès de Rosalie Pélagie Deshayes du 8 avril 1845, conservé à Chenu, il est précisé qu'elle était « veuve de monsieur Arcambal et l'épouse en deuxième mariage du baron Piscatory » (fait baron héréditaire par Louis XVIII le 17 janvier 1818).

Cette adoption aurait-elle caché une naissance illégitime ?  On n'en saura pas plus, les actes du décès d'Arcambal, ceux de la naissance de Théobald et du remariage de Rosalie Deshayes ayant brûlé lors de l'incendie des archives de Paris pendant la Commune en mai 1871.

 

 

 

 

La gloire en Grèce

 

L'adolescence et la jeunesse de Théobald nous sont inconnues. On peut supposer qu'il a bénéficié à la fois d'un bon enseignement puis de solides relations familiales qui vont lui permettre de très vite côtoyer la fine fleur de la vie politique de l'époque car brusquement, il sort de l'ombre alors qu'il n'est âgé que de 25 ans.

Guizot dans ses Mémoires (1864) mentionne le départ de Piscatory : « tout jeune encore en 1824, il avait quitté les douceurs de la maison familiale...pour aller s'engager dans la guerre d'indépendance ; il avait combattu à côté des plus vaillants Pallicares... »

Le soulèvement général qui éclate en Grèce contre la domination ottomane va lui faire connaître le baptême du feu. Pour soutenir la lutte difficile des insurgés, s'était constituée en France une « Société philantropique en faveur des Grecs » présidée par Guillaume Louis Ternaux, politicien mais aussi entrepreneur, célèbre pour avoir lancé sur les marchés les premiers Cachemires français.

Il charge le jeune Piscatory d'une première mission celle « d'apporter aux insurgés hommes et matériel et de renseigner la Société sur la situation ». C'est ainsi qu'il combattra aux côtés des soldats de la milice patriotique, les Pallicares.

Une seconde mission plus secrète mais non moins dangereuse va consister à ramener en France, pour y faire son éducation, le fils de Constantin Kanaris, célèbre pour avoir détruit la flotte turque dans le canal de Chios. Début 1825, Théobald gagne la Grèce par Turin, Gênes et Livourne. Fin août il est de retour à Toulon avec son jeune protégé. Mission accomplie !

Au début de 1826, on lui demande d'assurer la livraison de matériel fourni par le gouvernement français et le comité de soutien aux insurgés. Le duc de Broglie lui recommande de ne surveiller que l'arrivée de l'expédition française et la prudence afin d'éviter les incidents diplomatiques avec l'Angleterre et la Russie.

Bloqué en quarantaine à son retour à Marseille, il rédige un long rapport d'une écriture illisible (toute sa vie Piscatory aura une écriture déplorable) et recevra le 21 juillet 1826 une lettre du prince de Talleyrand qui prédit « à ce noble, brillant et courageux jeune homme beaucoup d'occasions dans la vie... »

 

 

Croquis aquarellé Château-la-Vallière

 

 

Théobald Piscatory, maire de château-la-Vallière

 

Les 27, 28 et 29 juillet 1830, trois journées de combat dans le centre de Paris, les « Trois Glorieuses», aboutissent à l'abdication de Charles X. Le parti Orléaniste, composé de royalistes libéraux sous la direction de Thiers et Talleyrand porte au trône le duc Louis Philippe d'Orléans qui va régner sous le titre de Louis Philippe 1er, proclamé roi des Français le 7 août 1830.

Membre éminent des vainqueurs, Théobald va en profiter pour entamer une brillante carrière politique durant une vingtaine d'années.

Il est aussitôt élevé à la charge de maire de Château-la-Vallière par arrêté préfectoral le 25 août 1830. Le préfet n'était autre qu'Alexandre d'Entraigues, ami de Dorothée de Dino et de Talleyrand. On peut aisément en conclure que leur intervention a pour le moins aidé Théobald à lui mettre le pied à l'étrier.

 

 

Halle-mairie de Château-la-vallière vers 1900

 

 

Il a pour l'école et l'administration de sa commune des projets ambitieux. Très rapidement, il réorganise la garde nationale (ancienne milice provinciale) par nomination le 26 septembre 1830 d'un capitaine, Louis Maurice Godeau de la Roche.

«Pour soulager l'indigence et combattre les habitudes de mendicité », il crée un bureau de bienfaisance dès le 26 octobre 1830.

Le 2 janvier 1831, il publie avec son équipe un nouveau règlement de police très rigoureux, installe début février de la même année un bureau de poste dont la veuve Martinet née Louise Honorine en sera la directrice.

Il organise comme dans la plupart des communes la fête du « Roi-Citoyen ». Il soutient le développement de l'instruction (loi Guizot 1833) et pour exciter l'émulation parmi les élèves fournit pour 45 francs de livres de prix.

Il achète les vieilles halles du Moyen Age qui tombent en ruine. Il les fait démolir et entame la construction sur les plans et devis de l'architecte tourangeau Alexandre Vestier d'un nouvel édifice imposant, une des premières halles-mairies-écoles de la région qui comprend au rez-de-chaussée ce qui sera les halles et le marché aux grains, au premier étage une grande pièce servira de mairie et de salle de justice de paix, une autre abritera l'école de garçons. Sous les combles logera l'instituteur. L'école de filles restera à l'hospice sous la responsabilité des sœurs.

 

Démolition de la halle mairie en 2019

 

Le bâtiment servira de mairie jusqu'en 1991. La municipalité décidera de sa démolition en juin 2019.

 

 

Général Foy

 

 

Mariage, Chérigny, Démission, Politique

 

Le 6 mars 1834, Théobald épouse Blanche, Elisabeth Hélène Foy, âgée de 20 ans, fille du général d'Empire Maximilien Sébastien Foy.

Désormais le couple partagera sa vie entre Paris et Chérigny, manoir situé à quelques kilomètres du village de Chenu, qu'Antonin Piscatory avait acheté en 1828 à Emmanuel-Pierre Armand de la Rue du Can qui le tenait de son beau-père Henri de Cherbon. Le domaine avait été, à l'époque de la Révolution, le siège d'une célèbre verrerie immortalisée par Daphné du Maurier dans son fameux roman « Les Souffleurs de Verre ».

Blanche apprécie le charme bucolique de la propriété où elle mène une vie simple. Le 25 août 1837 elle écrit « … je marcherai, j'irai voir vos moutons... je suis restée sous les tilleuls à lire Philippe de Commynes...»

 

Si Théobald surveille de près l'exploitation du domaine familial, il a aussi des ambitions politiques. Elu conseiller général, il se porte candidat conservateur à la députation dans le second collège d'Indre-et-Loire, celui de Tours, le 5 juillet 1831, mais échoue.

Il tente de nouveau sa chance l'année suivante et remporte, cette fois, la circonscription de Chinon. C'est au cours de ce premier mandat que grâce à son intervention, la ville de Chinon reçut de l'Etat un portrait de Rabelais peint par Delacroix.

Il est réélu député le 21 juin 1834 par 212 voix sur 318 votants et 526 inscrits puis de nouveau en novembre 1837 et continue de soutenir la politique gouvernementale. Entre temps, il a donné sa démission de son poste de maire de Château-la-Vallière en octobre 1835.

Conseiller général, il milite efficacement pour la création et l'entretien des routes car pour lui, «...ce sont elles qui créent, qui font renaître les industries actives, fructueuses, qui font sentir le besoin d'instruction... »

Son travail qui inspira les ministres de Louis-Philippe déboucha sur une loi de 1836 qui donna pour la première fois à la voirie rurale un statut et des ressources, à l'origine du réseau qui dessert les campagnes.

Il se rallie au projet de chemin de fer Jacqeau-Galbrun qui prévoit le tracé Paris-Tours par Orléans réalisé en 1846. Piscatory n'est sans doute pas étranger au choix de l'architecte de la première gare de Tours. C'est en effet son ami Vestier, celui à qui l'on doit la halle-mairie de Château-la-Vallière, qui fut chargé d'élever, dès 1843, en bordure du Petit-Mail (boulevard Heurteloup) un édifice néo-classique avec entrée principale en forme d'arc de triomphe auquel va succéder la gare actuelle, construite entre 1896 et 1898 par le tourangeau Victor Laloux.

 

 

Guizot par Nadar

 

 

Soutien de Guizot

 

 

A la chambre des députés, il se classe dans le centre droit animé par Guizot qui s'appuie sur une monarchie libérale mais forte. Le roi ne doit pas seulement régner mais gouverner : « le trône n'est pas un fauteuil vide ». A l'opposé le centre gauche de Thiers souhaite un régime plus parlementaire.

Les deux tendances vont s'affronter.

A la chute du ministère Thiers en 1836, Louis Philippe choisit Molé (pour sa docilité) qui tombe lui aussi mais le roi le reconduit, évinçant Guizot et ses amis.

La bataille devient inévitable entre Molé et la coalition des mécontents, au nom de la liberté parlementaire. Piscatory prit une part importante à ces débats. Les opposants, bien incrustés dans leur circonscription vont mener une campagne solide, efficace et active.

Théobald parcourt la sienne en tous sens en informant quotidiennement sa femme restée à Chérigny. Le 19 février 1839 à Langeais, il écrit : « J'arrive à Langeais chez Boilève après avoir été à Champchevrier et chez le curé...interminable chapelet pour un candidat...»

Il est brillamment réélu le 2 mars 1839 avec 320 voix sur 458 votants.

Guizot, appelé au ministère des affaires étrangères en 1840 par le roi, reprit la politique de Molé en se faisant le porte-parole du souverain. Piscatory, avec lequel il est très lié, le suit.

Le 14 octobre 1840, par commission préfectorale, Piscatory retrouve son poste de maire de Château-la-Vallière, charge qu'il conserve jusqu'en 1843.

Il permet l'agrandissement et l'entretien de l'église, établit un classement des chemins vicinaux, gère le règlement de la halle-mairie et surveille, malgré ses incessants déplacements, les activités de la mairie : « Je suis allé à Château-la-Vallière remettre à la mairie un peu d'ordre, faire un peu de police, montrer ma couronne à ceux qui l'oubliaient... » (lettre à sa femme 8 janvier 1841).

 

 

 

Théobald Piscatory - collection privée Chérigny

 

 

La carrière diplomatique

 

 

Quelques mois après les élections de 1839, Guizot revient au ministère des affaires étrangères. Il se fit le courtisan défenseur des idées de Louis Philippe. Son ministère va durer jusqu'à la fin du règne franchissant sans encombre les élections de 1842 et 1846.

Comment se fait-il que Piscatory, très lié à Guizot, chute aux élections législatives de 1842 ? Vraisemblablement pour d'obscures raisons locales.

« Votre échec est pour moi un vrai chagrin... donnez-moi des détails. » lui écrit Guizot d'Auteuil le 13 juillet.

Mais si les électeurs chinonais l'ont désavoué, il conserve assez d'amis au pouvoir, le puissant Guizot notamment.

C'est ainsi que pour Théobald va débuter une brillante carrière diplomatique, nouvelle phase de sa vie.

Guizot désirait voir la France prendre une plus grande place en Grèce. Il pensa immédiatement à Piscatory dont il se rappelait les services rendus de 1824 à 1826 lors de l'insurrection de la Grèce et son intervention à la chambre du 16 janvier 1839, lorsqu'il reprocha à Molé sa politique extérieure maladroite en particulier envers la Grèce.

« Piscatory avait donné à la Grèce des marques d'un ardent et intelligent dévouement...en Grèce, il était connu et aimé de tous... » écrit Guizot dans ses mémoires (1864).

 

 

 

Ecole Française d'Athènes en 1900

 

 

Créateur de l'Ecole Française d'Athènes

 

 

En juin 1843, il est à Athènes, comme ministre plénipotentiaire. La situation est confuse et Piscatory doit jouer une partie serrée entre la faiblesse du roi Othon 1er et l'opposition rencontrée de la part des britanniques et des russes.

Il n'est pas dans mon propos d'entrer dans les détails de l'intense activité diplomatique de Piscatory ; je me bornerais simplement à confirmer qu'il tint un rôle important dans la mise en place d'une assemblée nationale pour doter la Grèce d'une constitution.

Son œuvre culturelle en Grèce mérite une mention spéciale. Fervent philhellène*, admirateur de la Grèce antique, son plus grand titre de gloire, outre son action diplomatique, sera d'avoir en étroite liaison avec Narcisse de Salvandy, ancien ministre de l'instruction publique, été le père véritable de l'Ecole Française d'Athènes dont Louis Philippe signait le 11 septembre 1846 l'ordonnance portant création de l'école.

«...Tout ce que fait M. Piscatory est grand et royal... Tant qu'il est là, il anime tout d'une vie exubérante... Homme d'action, il enseigna l'action... » écrit l'archéologue G. Radet.

Habitant dans « l'oasis de Patissia », il était admirablement secondé dans sa tâche par sa femme Blanche Foy.

La Grèce manifesta sa reconnaissance envers Piscatory. Outre la médaille de l'Aristion comme combattant de la guerre de l'indépendance, on lui fit don, en 1846, de la grotte d'Asprias dans l'île d'Antiparos, en toute propriété.

 

A son retour, la France le récompensa pour ses mérites. Il est nommé Pair de France le 21 juillet 1846, Commandeur de la légion d'honneur le 31 août suivant et appelé à succéder à

Charles Joseph Bresson (1798-1847) comme ambassadeur à Madrid mais la Révolution de 1848 l'empêche de rejoindre ce poste.

 

 

 

Piscatory peint par sa fille Rachel en 1857 - collection privée Chérigny

 

 

 

Retour à la politique et prison

 

 

Destitué par la IIème République, après l'abdication de Louis Philippe et la Révolution de 1848, Piscatory se représente aux élections du 13 mai 1849 et les conservateurs monarchistes d'Indre-et-Loire l'élirent représentant à l'Assemblée législative.

Il reste fidèle aux idées qui sont les siennes avant 1842. Il est l'un des supports de la majorité et du comité de la rue de Poitiers, appuyant l'expédition de Rome, la loi Falloux établissant la liberté de l'enseignement, la révision de la Constitution.

Mais il ne se rallia pas à Louis Napoléon et fut après le 2 décembre 1851 au nombre des représentants qui se réunirent à la mairie du 10ème arrondissement pour protester contre le coup d'Etat qui proclamait le prince président chef du pouvoir exécutif et le rétablissement de l'Empire le 10 décembre 1852.

Louis Napoléon le fit arrêter et emprisonner quelque temps au Fort Mazas au Mont Valérien puis assigner à résidence, surveillé dans son manoir de Chérigny où les gendarmes de Château-la-Vallière venaient chaque jour s'assurer de sa présence.

Retiré définitivement de la vie politique, il se consacre désormais à sa propriété de Chérigny faite de terres, de bois et de fermes.

 

 

Dessin du village de Chenu avec l'église et son clocher central, réalisé en 1839 par Blanche Foy épouse de Théobald Piscatory lorsqu'elle habitait Chérigny

 

 

 

Guerre Franco-allemande de 1870 et mort sur les remparts

 

Après la défaite de Sedan, les prussiens assiègent Paris à partir de septembre 1870. Théobald ne perd pas une seconde. Il laisse sa famille à Chérigny et se porte combattant volontaire malgré ses 71 ans.

Par le « service du ballon » (que l'on peut qualifier de première poste aérienne pendant le siège de Paris), on apprit qu'il fut victime d'un refroidissement en montant la garde sur les remparts. Il ne devait pas s'en remettre.

Il meurt quelques jours plus tard, le 18 novembre 1870.

 

 

Le carré Piscatory entouré d'ifs dans le cimetière de Chenu

 

 

Oublié de l'histoire

 

Homme infatigable, il consacra sa vie à la France et à la Grèce. Il est resté fidèle toute sa vie à ses opinions politiques. Il fut un maire efficace, un député influent et un habile diplomate. A Château-la-Vallière un petit square porte son nom.

Personnage oublié de l'histoire, sa vie et son histoire en font quasiment un véritable héros de roman.

Une haie d'ifs finement taillée et une petite grille de fer entourent quelques tombes au centre du cimetière de Chenu. Sur l'une d'entre elles est gravé son nom presque effacé par le temps. Il repose aux côtés de ses parents, son épouse et ses filles.

 

 

Croquis de Chérigny

 

Un grand merci aux propriétaires de Chérigny, descendants de Théobald Piscatory et Blanche Foy pour leur accueil et la documentation.

 

 

 

* Catonicien : habitant de Chenu

*Philhellénisme :

Signifie amour de la Grèce. Il désigne plus particulièrement l'engagement de personnalités non grecques, le plus souvent libérales pour la cause de la Grèce contre l'Empire Ottoman lors de la guerre d'indépendance grecque 1821-1829), soit au sein des comités philhellènes, soit par une implication armée directe en Grèce.

 

 

 

Je vous souhaite une bonne semaine !!!

 

 

 

 

Rédigé par Yves de Saint Jean

Publié dans #personnages

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A
Très intéressant. La campagne de France abrite le vague souvenir de nombreux caractères qui méritent un tel hommage. <br /> Alors que de nouveaux conflits menacent, l'émancipation de la Grèce au 19ième siècle est un des épisodes de l'histoire européenne qui permettent de réévaluer le rôle de la France dans l'entrée des pays du sud méditerranéen dans la modernité., avec plus ou moins de réussite.<br /> Merci.
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Y
bonjour<br /> je suis entrain de lire les lettres écrites entre 1483 et 1846 par les protagonistes de cette opération diplomatique française que les descendants de Piscatory ont bien voulu me prêter. lettres de Guizot, Piscatory, de Broglie, Colettis etc...la qualité des textes, le vocabulaire, la volonté et l'intelligence diplomatique de l'époque et surtout l'idée d'un rayonnement de la France dont nous sommes bien loin aujourd'hui malheureusement. C'est passionnant.<br /> merci pour votre commentaire. Amicalement