INVITATION A DOBERT

Publié le 25 Juin 2023

 

 

 

LA PERMANENCE DE L'ESPRIT DES LUMIERES

 

 

Dobert, château de plaisance niché au creux de la vallée de la Vègre, petite rivière qui se jette dans la Sarthe à Avoise à une dizaine de kilomètres en amont de Sablé-sur-Sarthe.

Entouré de douves d'eau courante, le château de Dobert à Avoise est habité par la même famille depuis la fin du 15ème siècle, 1478 très précisément.

 

D'architecture classique avec ses grandes fenêtres et ses pierres aux tons orangés, il a été agrandi au milieu du 18ème siècle pour lui donner son aspect actuel par Jean Baptiste de Bastard qui avait fait toute sa fortune en Chine, « Il avait eu l'idée d'échanger l'argent métal qu'il possédait contre de l'or car, à l'époque, les chinoises raffolaient des bijoux en argent alors qu'elles n'avaient que de l'or », explique Hélène du Peyroux, la propriétaire des lieux, qui sait faire parler les objets pour raconter ce roman familial vieux de plus de 560 ans.

 

 

Dobert façade jardin - photo Yves de Saint Jean

 

 

Restauré après la Révolution, il se vit également ajouter deux longs corps de dépendances. Son parc à l'anglaise a été dessiné au lendemain de cette période douloureuse par la Marquise de Bastard. Une allée de tilleuls, la cascade sur la rivière, l'orangerie ou encore un petit pigeonnier complètent, comme il l'est écrit dans le dictionnaire de la Sarthe de J.R. Peshe en 1836 : « l'agrément de cette charmante habitation que plus d'un prince allemand pourrait envier. »

 

« Le premier de notre famille est arrivé ici en 1460. C'était un certain Guillaume Gauquelin, argentier de la reine Yolande d'Aragon, duchesse d'Anjou. Je suis la dix-septième génération » aime à dire Hélène du Peyroux dont les yeux pétillent à la simple évocation de cette maison ou tant de souvenirs abondent.

 

 

Denis Bastard de Fontenay - photo Y. de Saint Jean

 

 

 

* La pensée physiocratique

 

 

Au fil des générations, les habitants du château ont été coureurs des mers, dragons, ecclésiastiques, et surtout agronomes, soucieux d'améliorer et faciliter les travaux agricoles.

Alexandrine de Bastard de Fontenay qui fit falloir ses droits légitimes sur la propriété de Dobert que la tourmente révolutionnaire avait, l'espace de quelques années, sorti du giron familial, entreprit alors de reprendre le flambeau des idées physiocrates de ses aïeux. Elle organisa le domaine de manière à permettre à ses occupants une autarcie aussi grande que possible. Rappelons que pour les physiocrates, imprégnés par l'esprit des Lumières du 18ème siècle, la richesse des cultures devait assurer le bonheur de l'humanité.

Des petits cartouches au-dessus des fenêtres du château représentant des fruits, des céréales ou du bétail ainsi qu'une grange monumentale ornée de la mention « Honneur à l'agriculteur » témoignent de cet attachement viscéral à la terre.

 

 

L'aqueduc après restauration - Photo Yves de Saint jean

 

 

* L'aqueduc

 

C'est encore à ce grand voyageur, officier de marine, Jean Baptiste Bastard que le château doit son singulier aqueduc construit en 1767. Il en avait découvert le modèle au cours d'un voyage en Chine.

Cet aqueduc servait à alimenter, avec l'eau puisée par une machine hydraulique dans la Vègre, les terres de la propriété, prairies, jardins, vergers et abreuvoirs pour les animaux grâce à de nombreux canaux encore visibles aujourd'hui.

En 2012, un groupe de randonneurs découvre l'édifice en triste état et propose une aide pour engager la restauration. Celle-ci a débuté en 2012 grâce aux soutiens de particuliers, entreprises et collectivités de la région.

 

 

La cascade sur la Vègre - photo Yves de Saint Jean

 

 

 

* Le château ouvre ses portes

 

Hélène du Peyroux, sa fille Nathalie Le Brethon, ses petits enfants ont à cœur de faire découvrir bien plus qu'un lieu : « c'est une histoire familiale dans la grande histoire. C'est un bel endroit mais ce qui a le plus de valeur c'est l'histoire qu'on a à raconter car à chaque époque on peut retrouver la trace d'un personnage de la famille. L'un a participé aux guerres de religions, l'autre a servi dans la marine sous Louis XIV. Les gens qui nous ont précédés ont écrit notre histoire et nous aimons la partager », aiment-ils à préciser.

 

 

 

L'entrée au château - Photo Yves de Saint Jean

 

 

La transmission

 

A Dobert, les générations s'entremêlent. Les tableaux des siècles passés croisent les photos d'aujourd'hui. On baptise encore les nouveaux nés dans la chapelle : « c'est très important que la propriété se transmette et reste dans la famille, c'est tellement rare de nos jours », confie avec optimisme Hélène du Peyroux.

Mais elle peut se rassurer car ses nombreux arrière-petits-enfants forment déjà la vingtième génération.

 

 

Hélène du Peyroux et Nathalie Le Brethon -Photo Yves de Saint Jean

 

 

La découverte

 

Si vous aimez, comme moi, les lieux qui savent allier la mémoire, l'histoire, la transmission et la passion, je vous invite à découvrir ces lieux qui font l'objet d'une inscription aux monuments historiques depuis le 24 juillet 1989.

 

En 2023, le château vous ouvre ses portes. Visite guidée à l'intérieur du château

Vous y serez accueilli par la famille :

 

25 juin, 23 juillet, 27 août

et 17 septembre.

 

À 14h30 - 15h30 - 16h30

 

Renseignements et réservations :

06 17 50 81 44 - 06 03 84 78 07

 

 

« Il est plus beau de transmettre aux autres ce qu'on a contemplé que de contempler seulement. »    Thomas d'Aquin.

 

 

 

Pour aller à Dobert !

 

 

 

 

 

 

Je vous souhaite une belle découverte !

 

A la semaine prochaine !

 

 

 

 

Rédigé par Yves de Saint Jean

Publié dans #patrimoine

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